Unité 5 : Les écrits littéraires et professionnels

TD7 : Le commentaire composé

Objectifs : 1-Initier les étudiants à la rédaction d’un commentaire composé à travers les points suivants :

a- Reconnaitre le statut du narrateur / la focalisation.

b-Reconnaitre les procédés stylistiques (les figures se style) .

c-Identifier les procédés lexicaux : champ lexical, le sens des mots (dénotation, connotation), les niveaux de langue.

2-Comprendre la technique du commentaire composé

3-Rédiger des commentaires composés.

II. La technique du commentaire composé :  

1. Qu’est ce qu’un commentaire composé : une technique d’expression très répandue dans les branches littéraires. Il s’agit d’un exercice de lecture et de compréhension d’un texte, d’un  extrait ou d’une citation. Il suppose l’accomplissement de deux tâches à savoir :

  • Commenter le texte (analyser le contenu, la forme,  les techniques employées par l’auteur).
  • Composer le commentaire : suivre un plan original, il s’agit de planifier son propre plan sans être obligé de suivre le cheminement de l’auteur.

 

2. Les étapes du commentaire composé :

La première étape : Repérage du paratexte et première lecture

  • Repérer le paratexte : auteur, tittre de l’œuvre, date, texte introducteur, notes de bas de page.
  • 1ère lecture : bien comprendre  le contenu du texte : sa nature (narration, description, théâtre, poésie, etc.), sa place dans l’œuvre (par exemple, un premier ou un dernier chapitre), son message.

La deuxième étape : repérages : ligne par ligne, faire des repérages :

-Champs lexicaux

-Figures de style.

-Registres de langue

-Focalisation

-Discours rapportés 

La troisième étape :

a-la problématique et le plan : Il s’agit de faire un plan détaillé, puis une problématique.

b-Pour le plan : Il faut faire des sous-parties : le minimum pour un commentaire composé c’est deux grandes parties et deux sous-parties par grande partie. Le maximum : «  grandes parties, 3 sous-parties par partie. Au brouillon on va avoir par exemple :

  1. thématique1 :

a-sous partie 1 : idée principale+ exemples

b-sous-partie2 : idée principale+ exemples

  1. Thématique 2 :

a-sous partie 1 : idée principale+ exemples

b-sous-partie2 : idée principale+ exemples

Pour la problématique : une bonne problématique commence par :comment, de quelle manière, en quoi, …etc. Une mauvaise problématique, c’est, qu’est ce que l’auteur veut dire ?, qu’est ce qui va se passer après dans le texte ? Comment l’auteur veut exprimer son idée ? (on utilise nous ou on)

Récapitulatif du travail au brouillon :

-j’ai repéré le paratexte, lu le texte et compris de quoi il parle.

- J’ai fait les repérages.

-J’ai élaboré un plan détaillé avec des sous parties, des idées principales et des exemples.

-J’ai trouvé la problématique.

Exemple de texte pour le commentaire composé :

L’ouvrage commence par une longue description de la cour d’Henri II (1519-1559). L’histoire commence réellement quand une nouvelle venue, Madame de Chartes, attire tous les regards…

       Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu oû l’on était  si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartes et une des plus grandes héritières de France. (Mme de La fayette, La princesse de Clèves, 1678)

A partir de ce texte, vous ferez un commentaire composé.vous pouvez si vous le voulez suivre les axes suivants :

a-une femme parfaite.

b-une femme sous le regard de la cour.

1ère étape : Repérer le paratexte : XVII ème siècle=classicisme. Contexte de cour.

1ère lecture et compréhension du contenu : arrivée d’une femme mystérieuse extrêmement belle et d’un très haut niveau social à la cour d’Henri II. Portrait positif !

2ème étape : Repérages :

a-Champs lexicaux: 

La beauté :beauté, beauté, belles personnes

La cour : cour, maison, héritières, vidame.

Le regard :attira les yeux, admiration, voir.

b-Focalisation :

  • Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu oû l’on était  si accoutumé à voir de belles personnes. femme vue de l’extérieur : on n’a pas accès à ses pensées, elle reste mystérieuse, on ne connait même pas son nom (focalisation externe)
  • Elle était de la même façon que le vidame de Chartes et une des plus grandes héritières de France.focalisation zéro/ omniscience)

c-les temps :

  • Il parut alors : passé simple (temps qui désigne un temps ponctuel). Fin de la « longue description » (comme indiqué dans le texte interlocuteur), et début de l’intrigue.  Elément déclencheur, annoncé par l’adverbe  « alors ».

d-les figures de style

  • Une beauté : femme désignée par sa seule beauté.
  • « qui attira les yeux de tout le monde » : qui attira les yeux : synecdoque (la parie pour le tout). La femme attira l’attention, pas seulement les yeux. « tout le monde : hyperbole.
  • « Et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite » :
  • « E l’on doit croire » : intervention du narrateur pour souligner la beauté extraordinaire de la nouvelle venue.
  • « c’était une beauté parfaite » : présentatif   « c’était » + « beauté » (2ème fois que le terme revient !)+ « parfaite » : adjectif mélioratif, superlatif=hyperbole.
  • «  puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était  si accoutumé à voir de belles personnes » :

-de l’admiration : vocabulaire mélioratif

-si accoutumé=adverbe intensif « si »

-de belles personnes=reprise de l’idée de beauté/ la cour est déjà peuplée de belles personnes mais voilà une personne  encore plus belle !

  • « Elle était de la même maison que le vidame de Chartes et une des plus grandes héritières de France » :

-maison, vidame, héritières= vocabulaire  de la haute noblesse.

-une des plus grandes= superlatif =union de la beauté et du haut statut social. =femme  qui est un bon parti pour le mariage !

3ème étape : plan+problématique

Plan suggéré :

1.une femme parfaire

2. une femme sous le regard de la cour

  • Cl de la beauté : beauté, beauté parfaite, belles personnes.
  • CL de la cour, de la noblesse : cour, maison, héritières, vidame.
  • CL du regard : Le regard :attira les yeux, admiration, voir.
  • Femme vue de l’extérieur : on n’a pas accès à ses pensées, elle reste mystérieuse, on ne connait même pas son nom. Focalisation externe puis focalisation zero/ omniprésente=alternance de focalisation.
  • Il parut alors=passé simple (temps qui désigne un évènement ponctuel)). Fin de la longue description (comme indiqué dans le texte introducteur) et début de l’intrigue. Elément déclencheur, soutenu par l’adverbe « alors »
  • Une beauté : femme désignée par sa seule beauté.
  • « qui attira les yeux de tout le monde » :
  •  qui attira les yeux : synecdoque (la parie pour le tout). La femme attira l’attention, pas seulement les yeux.
  • « tout le monde : hyperbole.
  •  « E l’on doit croire » : intervention du narrateur pour souligner la beauté extraordinaire de la nouvelle venue.
  • « c’était une beauté parfaite » : présentatif   « c’était » + « beauté » (2ème fois que le terme revient !)+ « parfaite » : adjectif mélioratif, superlatif=hyperbole.
  •  «  puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où l’on était  si accoutumé à voir de belles personnes » :
  • De l’admiration=voc mélioratif
  • Si accoutumé=adverbe intensif « si »
  • De belles personnes=reprise de l’idée de beauté/ la cour est déjà peuplée de belles personnes mais voilà une personne  encore plus belle !
  • maison, vidame, héritières= vocabulaire  de la haute noblesse.
  • -une des plus grandes= superlatif=union de la beauté et du haut statut social. =femme  qui est un bon parti pour le mariage !

 

1. une femme parfaire

a- L’insistance sur la beauté

  • Cl de la beauté : beauté, beauté parfaite, belles personnes.
  • Une beauté : femme désignée par sa seule beauté.
  • De belles personnes=reprise de l’idée de beauté/ la cour est déjà peuplée de belles personnes mais voilà une personne  encore plus belle !

b-Le recours aux hyperboles

  • « E l’on doit croire » : intervention du narrateur pour souligner la beauté extraordinaire de la nouvelle venue.
  • « c’était une beauté parfaite » : présentatif   « c’était » + « beauté » (2ème fois que le terme revient !)+ « parfaite » : adjectif mélioratif, superlatif=hyperbole.
  • 2. une femme sous le regard de la cour

a-     Le milieu de la cour :

  •  CL de la cour, de la noblesse : cour, maison, héritières, vidame.
  • Femme vue de l’extérieur : on n’a pas accès à ses pensées, elle reste mystérieuse, on ne connait même pas son nom. Focalisation externe puis focalisation zero/ omniprésente=alternance de focalisation.
  • Il parut alors=passé simple (temps qui désigne un évènement ponctuel)). Fin de la longue description (comme indiqué dans le texte introducteur) et début de l’intrigue. Elément déclencheur, soutenu par l’adverbe « alors »
  • maison, vidame, héritières= vocabulaire  de la haute noblesse.
  • -une des plus grandes= superlatif (-une des plus grandes= superlatif =union de la beauté et du haut statut social. =femme  qui est un bon parti pour le mariage !

b-Le jeu des regards

  • CL du regard : Le regard : attira les yeux, admiration, voir.
  • qui attira les yeux : synecdoque (la parie pour le tout). La femme attira l’attention, pas seulement les yeux.
  • « tout le monde : hyperbole.
  • De l’admiration=voc mélioratif
  • Si accoutumé=adverbe intensif « si »

4ème étape : rédaction (sur la copie)

  • Introduction : présentation de l’auteur+ présentation du passage étudié (contenu, idée globale) + problématique+ annonce du plan.
  • Développement : tout d’abord…ensuite….enfin  (dans un développement , il ne faut pas raconter l’histoire du texte ni expliquer les mots du texte mais il faut dégager les axes du texte ( deux ou trois idées générales, chaque idée doit être développée dans un paragraphe ), ces axes doivent répondre à la problématique
  • (structure : idée+exemple (s) commenté (s).
  • Conclusion : rappel/ résumé de ce que l’on a dit+ ouverture éventuelle justifiée ( comparer avec d’autres auteurs, d’autres  œuvres, un mouvement,…)

Exemple rédigé :

Mme de Lafayette, une des premières écrivains femme de la littérature française, a su conjuguer pur souci du Classicisme, et profond intérêt et pour l’analyse des sentiments, féminins notamment. L’extrait étudié nous présente justement la première apparition de Mlle de chartes, future Princesse de Clèves, à la cour du roi Henri II, où elle fait sensation et attire toutes les attentions. Nous nous demanderons donc comment l’auteure parvient à introduire dans la cour une femme présentée comme parfaite. Nous verrons dans un premier temps  en quoi Mlle de Chartes est présentée comme absolument parfaite, puis nous analyserons  comment le regard de la cour se porte sur elle.

Tout d’abord nous remarquons que l’insistance est placée très fortement sur le mot « beauté » : dans  la première phrase, il n’apparait pas moins de 3 fois (sur 2 lignes), sous la forme « beauté », « beauté parfaite », et sous la forme « belles personnes ». L’auteur elle-même intervient pour souligner cette beauté  extraordinaire : « l’on doit croire que c’était une beauté parfaite », comme si elle voulait particulièrement nous la pointer du doigt.

             Ensuite, il est clair que ce  portrait extrêmement mélioratif recourt à de nombreuses hyperboles. Les termes sont très positifs : « parfaite », « admiration », et nouvelle venue. On note l’utilisation du superlatif : « une des plus grandes héritières ». Non seulement Mlle de Chartes surpasse tout le monde en beauté, mais elle le fait aussi en naissance. La première phrase insiste davantage sur le premier aspect, le deuxième sur le dernier. Les deux sont intimement liés à la Cour d’Henri II , et c’est ce qu’il va s’agir d’étudier.

             Premièrement, nous remarquons dans ce texte une insistance particulière sur le milieu de la Cour. Le champ lexical est très marqué : « cour », « maison », « vidame » et « héritières ». Cette thématique se retrouve même dans le titre de l’œuvre : La Princesse de Clèves, nom de l’héroïne, désignée par son titre officiel, qui la fait tant souffrir et qui l’enferme.

              Ensuite, nous voyons que Melle de Chartes se retrouve au centre  de tous les regards. Nous trouvons le champ lexical de la vue ( « attira les yeux » faisant ici fonction de synecdoque pour l’ensemble des personnes de la cour), « voir », ce qui correspond à la focalisation externe, présente tout au long du passage-Mlle de Chartes constituant un mystère, dont on ne sait rien. L’arrivée de cette personne constitue un événement, comme l’indique le passé simple « il parut » qui  introduit l’élément déclencheur du roman. Egalement, la beauté de la nouvelle venue est soulignée par l’expression »dans un lieu oû on était  si accoutumée à voir de belles personnes ». Implicitement, Mlle de Chartres se trouve en concurrence avec d’autres « belles personnes » ce qui en dit long sur le milieu de la Cour, qui peut être dur. Enfin, elle est intimement liée à son statut social, très élevé  dans la Noblesse.

        En conclusion, si la beauté de la princesse est parfaitement mise en, valeur dans une description élogieuse, elle apparait alors comme une fille à marier, « un bon parti » dans les luttes de pouvoir et d’union permanentes dans le roman de Mme de Lafayette. La suite du roman va logiquement  développer longuement, et de manière parfois cruelle, les complots et tractations pour pouvoir arranger un mariage avec la nouvelle venue.     

Modifié le: lundi 22 mai 2023, 10:06