Introduction :

L’enseignement/apprentissage des langues étrangères est un domaine qui est toujours en voie de développement. De la méthode traditionnelle à la perspective actionnelle, il existe un changement constant dans les objectifs d’apprentissage d’une langue étrangère .

Ainsi, dans les pays membres de l’union européenne, la maitrise de deux langues étrangères avec une troisième ou même une quatrième langue optionnelle[ est devenue une nécessité. Puisqu’il en est ainsi et afin d’éviter la perte du temps lors de l’enseignement/apprentissage des langues étrangères d’un apprenant devenu adulte, il est préférable de familiariser l’enfant dès le plus jeune âge, avec les autres langues et les différentes cultures.

En effet, l’enseignement/apprentissage des langues vivantes aux jeunes enfants occupe déjà une place primordiale à notre époque. Comme le précise Hélene VANTHIER[4]: « Un apprenant de moins de douze ans est une personne en devenir et en construction. Une des spécificités les plus caractéristiques de ce public d’apprenants est liée au fait que les enfants sont en cours de développement dans tous les domaines aussi bien psychomoteur que cognitif, affectif que langagier . » ( 2009, 17)

1.     Importance de l'apprentissage précoce des langues étrangères en éducation préscolaire

Quelle est la valeur et la pertinence de commencer à apprendre des langues étrangères dès le jeune âge, plus précisément pendant la période de l'éducation préscolaire ?

L'apprentissage précoce des langues étrangères en éducation préscolaire présente plusieurs avantages importants :

1. Période d'apprentissage optimale : Les enfants en bas âge ont une capacité d'apprentissage linguistique maximale. Leur cerveau est particulièrement réceptif à l'acquisition de nouvelles langues, et ils ont une facilité naturelle à reproduire les sons et les structures linguistiques. L'apprentissage précoce leur offre ainsi une base solide pour développer leurs compétences linguistiques tout au long de leur vie. 

2. Sensibilisation culturelle : Apprendre des langues étrangères dès le jeune âge permet aux enfants d'être exposés à différentes cultures et perspectives. Cela favorise leur ouverture d'esprit, leur tolérance et leur compréhension interculturelle. Ils développent une sensibilité aux différentes langues, coutumes et traditions, ce qui contribue à la construction d'une citoyenneté mondiale.

3.Meilleure prononciation : Les enfants ont une plasticité auditive qui leur permet de reproduire les sons d'une langue étrangère avec plus de facilité et d'exactitude que les apprenants plus âgés. L'apprentissage précoce favorise une meilleure prononciation et une plus grande aisance dans l'expression orale.

4. Avantages cognitifs : L'apprentissage précoce des langues étrangères stimule le développement cognitif des enfants. Ils développent des compétences en résolution de problèmes, en pensée analytique et en flexibilité mentale. Des études ont montré que les enfants bilingues ou multilingues ont généralement de meilleures capacités de raisonnement et une plus grande créativité.

5. Préparation pour l'avenir : À l'ère de la mondialisation, la maîtrise des langues étrangères est devenue une compétence essentielle sur le marché du travail. En commençant l'apprentissage précoce des langues étrangères, les enfants se préparent à un monde de plus en plus interconnecté et multilingue.

En résumé, le titre "Importance de l'apprentissage précoce des langues étrangères en éducation préscolaire" souligne les multiples bénéfices que les enfants peuvent tirer de l'apprentissage des langues étrangères dès leur plus jeune âge. Il met en évidence la nécessité d'introduire cette dimension linguistique dès l'éducation préscolaire pour maximiser les opportunités d'apprentissage et favoriser le développement global des enfants.

II/ Le jeune enfant et la langue étrangère.

Bénédicte de Boysson-Bardies[5] dans son livre intitulé « comment la parole vient aux enfants », explique que le nouveau né vient au monde avec un don inné pour parler toutes les langues et dit: « Acquérir une langue requiert d’associer des sons et des sens selon les règles phonologiques et syntaxiques de cette langue. Dans un premier temps, l’enfant doit sélectionner les sons (segments phonétiques ou syllabes) pour constituer le répertoire des sons utilisés dans sa langue et se représenter la combinatoire de ces sons. Il doit également assimiler les traits prosodiques (accent, rythme et intonation) qui lient les unités en formes organisées (mots, syntagmes, phrases). Les différentes langues parlées dans le monde se différencient sur un grand nombre de ces points, or l’enfant n’apprendra que sa langue maternelle ou ses langues maternelles dans le cas de familles bilingues. ( Boyson-Bardies 2010:54)

III. L’apprentissage d’une langue étrangère chez le jeune enfant.

Pour certains chercheurs comme Penfield[7], Robert et Lenneberg, il existe une « période critique »[8] pour l’apprentissage des langues étrangères. Pour eux, le cerveau d’un bébé est disponible aux apprentissages des langues à une période déterminée qui se situerait peu avant la puberté. Un enfant ne doit pas dépasser l’âge de 9 ans pour apprendre une L.E car le cerveau devient plus tard raide et rigide. Selon Bruer[9]: « Le meilleur moment pour commencer l’apprentissage scolaire d’une 2e langue, en accord avec la physiologie du cerveau se situerait entre 4 et 10 ans » (Bruer.2002:17).

Pour Cohen: « L’une des raisons de l’enseignement/apprentissage des langues étrangères aux jeunes enfants, c’est qu’ils soient dépourvus de tout blocage telle que la peur de la moquerie des autres ou de faire des erreurs en parlant. Surtout les jeunes enfants entre 3 et 4 ans, s’approprient la langue étrangère comme un jeu, comme ils captent leur langue maternelle ( 1982:59)

•  Ainsi, les jeunes enfants n’apprennent pas une langue étrangère de la même façon qu’un adulte. Pour eux, l’apprentissage d’une L.E ne constitue pas une difficulté car pour les enfants, contrairement aux adultes, il n’y a pas de différence entre l’apprentissage de la langue maternelle et les langues dites « étrangères ». D’ailleurs, Wenk[10] dit à ce sujet: « …les enfants acceptent, dans certaines conditions de manipuler une langue étrangère sans devoir tout « comprendre ». Le jeu des sons, du rythme et de la mélodie d’une  langue flatte leur esprit ludique » ( 1989:3 )

Pour permettre un bon apprentissage d’une L.E à un jeune enfant, il faut lui fournir la facilité et la motivation. D’après Dalgalian[11]: « les besoins du jeune apprenant sont regroupés autour de trois axes: les besoins ludiques, les besoins d’expression (corporelle, verbale, musicale, graphique, etc…); la construction de savoirs » ( 1994:94)

Ainsi, en nous basant sur ce que l’on vient de présenter, définir les besoins des enfants lors de l’apprentissage d’une L.E paraît primordial, c’est autour de ces trois axes que l’enseignant doit se baser pour la réalisation de son cours qui doit être simple c'est-à-dire adapté au niveau de compréhension des enfants, amusant afin de susciter leur intérêt et leur motivation et coloré en utilisant des supports visuels attractifs et stimulants.

IV.L’enfant et l’éducation plurilingue

L’un des ouvrages à consulter en matière d’approche plurilingue, et particulièrement d’approche actionnelle, serait le CECR, le chapitre 8 précise clairement les enjeux des « compétence plurilingue et pluriculturelle », définies comme  «compétence à communiquer langagièrement et à interagir culturellement d’un acteur social qui possède, à des degrés divers, la maitrise de plusieurs langues et l’expérience de plusieurs cultures  »

Dans le cas des enfants, l’enseignement scolaire vise davantage à développer « une compétence communicative langagière » à la différence des adultes dont on attendra le développement de capacités fonctionnelles dans un domaine donné. Le CECR précise que la compétence plurilingue regroupe trois formes de capacités cognitives et comportementales: linguistiques (elle se réfère à la maîtrise de la langue elle-même, c'est-à-dire la connaissance du vocabulaire, de la grammaire, de la prononciation, etc.), communicatives (concerne la capacité à adapter le discours à différentes situations de communication, en utilisant les registres de langue appropriés, et en étant capable d'interagir de manière efficace avec les autres.) et socioculturelles (se rapporte à l'inscription du discours dans la culture cible, c'est-à-dire la compréhension des normes culturelles, des valeurs et des pratiques associées à la langue). Le cadre vise donc à promouvoir une éducation plurilingue, visant à rendre l’enfant acteur de sa citoyenneté en devenir au sein d’une démocratie forte de ces différences.




Last modified: Tuesday, 28 November 2023, 10:32 PM